Relativement petite en culminant à à peine plus d'un mètre soixante trois, mais fine et élancée, Momoko donne parfois, à grand tort, l'impression d'être une petite fleur fragile qu'il faut protéger. En même temps, il paraît bien difficile de ne pas penser cela d'elle : ses longs cheveux sont perpétuellement attachés, à l'aide d'un magnifique peigne doré (est-il véritablement en or ?)  et de barrettes ornées de fausses fleurs de pêchers, de magnifiques boucles, apparemment naturelles, ornent le sommet de son crâne. Un nez fin, de petites lèvres charnues, et de grands yeux verts qui vous fixent de leur regard de biche. Un visage de poupée apparent, qui semble même destiné à vous introduire en erreur, que sa stature n'aide définitivement pas à corriger.

Ses formes, loin d'être outrageuses, n'en restent pas moins parfaitement proportionnées, une petite, mais bien formée poitrine moulée par un fin kimono qui dessine la forme de pleines hanches, semblant presque destinées à la fertilité, qui se terminent de façon a à peine masquer un derrière joliment rebondi, en forme de pêche.

Oui, définitivement, malgré le katana clairement présent à sa ceinture, malgré les protections présentes sur ses épaules, qui rappellent clairement l'armure d'un samurai, Momoko n'est pas le genre de fille dont on penserait qu'elle est une guerrière. Et pourtant. Et pourtant...

Lascive. C'est le moins qu'on puisse dire, Momoko est lascive. Son corps est une tromperie, une invitation soigneusement entretenue, et loin de s'en indigner, c'est une image qu'elle aime entretenir et maintenir. Parce qu'elle n'est pas du genre à se formaliser elle-même des apparences, elle apprend à en jouer, à s'en servir, que ce soit pour son amusement ou son intérêt. Mais résultat des courses, Momoko est lascive. Elle ne se refuse ni les plaisirs de l'esprit, ni ceux de la chair, encore moins si cela lui permet de passer une nuit à l'abri plutôt que de camper dehors.

Elle n'est pas pour autant mesquine ou mauvaise, il serait plus juste de dire qu'elle est décomplexée, peut-être trop, et que ça s'en ressent dans chacune de ses attitudes, dans chacun de ses gestes. Sans compter que n'ayant absolument pas honte de son corps, elle n'est pas pudique pour deux sous, comme le rappelle sans doute la courte coupe de son kimono, les sous-vêtements qu'elle expose sans honte... quand parfois elle ne les oublie pas purement et simplement. Mais voilà, ce qui pour certains serait une source de honte et de gêne est, pour elle, une source d'amusement. D'avantages aussi. Il n'est de cou plus facile à trancher que celui d'une personne déstabilisée par la vue de choses à laquelle elle s'attendait le moins, et pas de réaction plus amusante que les rougeurs qu'elle est parfaitement consciente de provoquer.

Cependant, et c'est là qu'on reconnaît le fait qu'elle est une samurai, elle a un sens de l'honneur à toute épreuve... bien que bien à elle. Son "honneur" n'a pas trait à ses habitudes, à son mode de vie, et les attaques personnelles n'ont donc aucune chance de l'affecter. Non, pour elle, l'honneur a directement trait aux autres, au respect qui est du aux autres, et  à la façon dont on les traite. Noble et paysan, grande dame et fille de petite vertu, tous sont sur le même niveau, et dans son esprit, nul n'est supérieur à un autre. Nul besoin de dire, donc, qu'elle a un sérieux problème avec l'autorité, puisque dans ce cas là, force fait foi d'autorité : celui qui veut subordonner cette samurai sans maître à lui devra d'abord lui prouver qu'il en est digne... et la battre en duel. Il est néanmoins bon de noter qu'elle a une peur panique (au sens littéral du terme) de la mort, que ce soit la sienne ou celle des autres, et refuse, quel que soit le prétexte, d'ôter la vie d'un autre être humain.

Sinon elle est née un 14 décembre, et son fruit préféré est la prune.

"Mourir au service de son seigneur est le plus grand honneur qu'un samurai puisse connaître. Fuir la mort l'ultime preuve de lâcheté." Ces mots, Momoko les a subi toute son enfance durant, au sein de la maison de la famille Katsuragi, dans la capitale d'Hoshido. Les Katsuragi, c'est bien simple, c'est une famille de samurais qui a servi la famille royale d'Hoshido, ou d'autres seigneurs moins notables, des générations durant. Momoko et son grand frère, Raiko, sont aujourd'hui les héritiers de cette longue lignée. Du moins, c'était la théorie et, jusqu'à il y a quelques années à peine, honneur, force, et toutes ces choses, étaient tout ce que Momoko avait en tête, totalement embrigadée dans les grands discours sur l'honneur d'un samurai de son père.

Puis, il y a eu la première fois où elle eu à tuer. Pour faire ses premières armes, elle devait escorter un notable de la capitale dans une ville plus en profondeur dans le territoire Hoshidien, et leur chemin croisa celui de bandits. La mort... la mort n'avait rien d'honorable ou de beau. Elle avait du, seule, se battre pour sa vie, tandis que le noble qu'elle escortait s'était caché, tremblant de peur, au fond de sa calèche. Momoko avait, ce jour là, compris trois choses.

Elle ne pouvait décemment par se mettre au service d'un maître qui ne serait pas capable de se battre pour défendre sa propre vie.
La mort n'est pas quelque chose de beau ou d'honorable. Le sang sur ses mains, la chaleur et le souffle de vie qui s'échappaient de la gorge du bandit dont elle avait percé le coeur le lui rappellent continuellement : la mort est horrible.
Fuck l'honneur des samurais, fuck l'honneur de la noblesse. Ils valent pas forcément mieux que le bandit qui, au final, essayait aussi de survivre à sa manière.

... Autant dire que son changement d'état d'esprit ne plu en aucun cas à ses parents, et le résultat ne se fit pas attendre : quelques mois plus tard, elle était mise à la porte, épée à la ceinture pour seule compagne. Et depuis ? Depuis, elle voyage. Elle profite de la vie, malgré la guerre qui a eu lieu, agissant parfois comme mercenaire, parfois en tant que garde du corps. Parfois faisant, sans le moindre complexe, usage de son corps pour survivre. Et vous savez quoi ? Elle n'a jamais été aussi heureuse.