Assis sur les remparts, les jambes ballantes dans le vide, j’observe l’horizon, l’air pensif. Je sais que je ne pense pas à une chose fixe, tantôt je pense à ce que je vais faire après mon service, tantôt je pense à ma sœur disparue ou encore de quelle manière j’allais réagir si quelqu’un souhaitait passer la frontière. Je fus rapidement ramené à la réalité lorsqu’un autre garde-frontière s’adressa à moi en hurlant du bas des remparts.
« Hey ! Aya’ ! On va faire une ronde avec deux-trois gars ! - Pourquoi tu me préviens ? Tu veux peut-être que je vous tienne la main ? - T’inquiète pas Maman ! On s’en sortira sans toi ! À toute à l’heure ! - C’est ça ! Oublie pas de ramener de quoi manger ! »
Il partit pour de bon en riant et me faisant signe. De toute façon, on ne risquait pas grand-chose depuis le traité de paix mais on ne sait jamais. N’ayant pas grand-chose à faire, je repris mon inspection de l’horizon. Après un moment, d’autre gars me proposèrent de les rejoindre afin de jouer, histoire de faire passer le temps. Refusant l’invitation, je m’installai un peu plus confortablement afin de profiter du temps.
Un ciel dégagé, un léger souffle frais, tout juste ce qu’il fallait de chaleur. Un temps idéal quoi… Mais j’étais coincé ici à surveiller la frontière. Lâchant un soupir désespéré et manquant de m’assoupir, un de mes collègues m’appela.
« Aya’ ! On a besoin de toi ici ! - Qu’est-ce qui a ? - Une dame a besoin de toi ! »
Raah, je vous jure ses types… Me redressant, je descendis calmement des remparts pour arriver dans la cours où m’attendais la dame en détresse. La bande d’enfoiré, ils savent que je ne suis pas bien à l’aise avec les femmes, mais bon. Une main posée sur la garde de mon katana, je me positionne non loin de la femme dans le besoin.
« En quoi puis-je vous être utile madame ? - Eh bien… C’est mon fils… Il est partit ce matin et je ne l’ai pas revu depuis… Ne serait-il pas passé par-là ? - Je vois… Désolé madame mais… - Groupe en vue ! - Raah… Excusez-moi… Nous nous chargeons des visiteurs puis nous enverrons un groupe le chercher… Attendez-moi là… Et vous ! Si l’autre revient, informez-le de la situation. »
Je comprendre un peu mieux pourquoi ils m’ont appelé. Ils savent que la famille est, pour moi, une valeur aussi importante que l’honneur. Je fais, de la recherche de son fils, une affaire personnel mais pour le moment…