Te voilà enfin très loin de chez toi. Tu n'auras plus à supporter tes parents. Tes horribles parents qui n'avaient qu'une idée en tête : Se débarrasser de toi. Ils devaient être bien contents maintenant, ils avaient réussi leur coup. Quoique, ta fuite ne devait pas les avoir arrangés, puisque leur idée de mariage tombait à l'eau. Pour toi, c'était juste hors de question. Pour une fois, tu avais estimé avoir le droite de dire non, de dire stop. Tu leur en voulait un peu. Eux qui t'avait mise à l'écart, simplement pour ton handicap, qui t'avait ignorée toute ta vie, pour finalement te donner de l'intérêt juste pour ça. Mais, étonnement, tu ne leur vouait pas une énorme rancune. Ils étaient tout de même tes parents. Ceux qui t'avait mise au monde, qui t'avait aimé malgré tout. Ils auraient pu te jeter dehors, mais ils t'avaient gardée. Pour ça, tu leur en était tout de même reconnaissante.

Tes pas t'avaient conduit loin. Tu ne savais pas ou tu étais. Tu étais partie sans but précis, sans endroit ou aller. Tu errais au hasard. Tu avais pourtant bien un but : Retrouver ce grand frère dont on t'avait caché l'existence. Tu ignorais pourquoi, mais tu comptais bien le découvrir. Tu n'avais cependant pas grand-chose sur lui. Juste un nom et une vieille photo, qui n'allait sûrement pas t'être très utile.
Tu ignorais ou tu te trouvais. Tu savais juste qu'il s'agissait d'une forêt, sombre et lugubre. L'endroit n'étant pas propice à voler, tu marchais avec ton fidèle compagnon à côté de toi. C'était grâce à lui que tu avais pu t'éloigner vite et loin. Sans lui, tu ne sais pas comment tu aurais fait.

Vous vous étiez arrêtez un instant, histoire de souffler. Tu devais avouée être un peu perdue ici, ne connaissant pas du tout les environs. Il ne devait pas y avoir grand-monde dans le coin, donc tu allais devoir te débrouiller seule...

Je regardais une nouvelle fois ma carte avant de la replier. La capitale Nohrienne se trouvait bien plus au nord, à l'Ouest par rapport à cette forêt. Mais encore fallait il que je réussisse à en sortir. Trouver la bonne direction n'était pas une mince affaire pour la novice que j'étais. Je dû donc me résoudre à demander des indications aux personnes que je rencontrais en chemin. Je marchais donc normalement dans la bonne direction. Mais je commençais à trouver le temps long.

Le silence, la solitude, l'ennuie, il ne fallait pas plus pour provoquer la réflexion. Car réfléchir restait une occupation comme une autre, pour tromper l'ennuie. Mon pays me manquait, mais la ville de Cyrkensia encore plus. Une courte chanson naquit dans mon esprit. Cette chanson là n'était pas la plus travaillée de celles que j'ai pu faire mais elle avait le mérite d'être spontanée, comme un cri d'amour lancé dans le vent, en espérant qu'il soit portée au loin.

Habituellement, je ne me risquais pas à chanter un nouveau chant de façon prématurée. Je cherchais les mots justes pour faire ressentir des émotions avec mes chansons. Il fallait beaucoup de temps et de travail pour arriver au résultat escompté. Mais cela n'est rien d'autre que du plaisir quand on est passionnés par ce qu'on fait.

Je vérifiais rapidement les alentours et me croyant définitivement seule, à l'abri des regards et des oreilles indiscrètes, je me mis à chanter.